Dès les premiers moments de Slumdog Millionaire, on ressent la lourdeur du contexte socio-économique de l’Inde. C’est un pays en crise, qui subit un développement industriel accéléré.
Sur un fond d’extrême pauvreté, dans les bidonvilles de Mumbai, on découvre la vie du jeune Jamal Malik et de son frère, devenus orphelins à la suite d’un conflit religieux. La présence de la richesse et de l’extrême pauvreté en Inde est présentée efficacement, en considérant le passé misérable d’un enfant, contrasté au jeu de chance télévisé qui permet de devenir millionnaire en une soirée. Cette émission se présente comme une chance d’évasion pour rejoindre le monde des gens riches après une série de réponses exactes.
L’histoire prend son envol lorsque le petit Jamal se lie d’amitié avec la jeune Latika, qui vit les mêmes épreuves que les deux frères. Après de nombreuses péripéties, le trio d’orphelins est brisé et Jamal devient alors l’unique maitre de sa destinée. Beaucoup plus tard, l’enfant des bidonvilles retrouve la jolie Latika et son frère Salim, et l’histoire s’enflamme. Tout au long du récit, on présente l’histoire chronologiquement, tout en expliquant le succès de Jamal à l’émission indienne de « Qui veut devenir millionnaire? », vécue au temps présent. Jamal connaissait les réponses aux questions et c’est donc ainsi qu’il devient millionnaire et conquiert le cœur de la resplendissante Latika.
L’histoire, présentée ainsi, donne un tempo intéressant au récit. Car Jamal a eu la chance de tomber sur les questions dont les réponses faisaient partie de sa vie. Le rythme est rapide, structuré et sans failles. Ajoutons à tout cela une bande sonore diversifiée, entrainante et rythmée, nous nous retrouvons devant le chef-d’œuvre cinématographique de 2008. Le réalisateur de ce récit, Danny Boyle, a su agencer les événements du passé aux événements du présent de manière efficace. Présentées ainsi, les scènes sont fluides et bien reliées entre elles. On y voit l’évolution de trois personnes, de leur enfance à l’âge adulte. La misère de l’Inde y est présentée de manière assez objective, bien qu’on tombe parfois dans la subjectivité. On remarque au passage tous les problèmes de la société indienne, passés et actuels. L’Inde est pauvre, on en fait le constat dans Slumdog Millionaire. La cruauté des gens, à des fins pécuniaires, est également l’un des sujets abordés dans le récit. À travers la violence, le sang, la fuite et la trahison, on apprend à connaître l’humilité et la modestie d’un personnage simple, Jamal Malik, qui tient à son amie de cœur. Tout au long du récit, il fait preuve d’une détermination exemplaire pour retrouver celle qui fait vibrer l’essence même de son corps.
Ce courage, cet espoir et cette détermination démontrés dans l’excellent jeu des acteurs, jumelés à une bande sonore exemplaire, font de ce récit un opus planétaire. Enfin, il ouvre de manière éloquente sur la misère des civilisations modernes en voie de développement et évoque l’amour acharné d’un homme pour une femme de son pays.
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