L’homme est un produit de consommation, « 99 francs » en est un aussi…

La publicité vit une crise sans précédent. Dans le film « 99 francs » de 2007, le réalisateur Jan Kounen trace un portait bien sombre de la consommation. Cette oeuvre, adaptée du roman de Frédéric Beigbeder, utilise avec brio le cynisme pour présenter la publicité moderne. Jean Dujardin joue le rôle d’Octave Parango, concepteur-rédacteur à l’agence Ross and Witchcraft. Jean est excellent dans ce rôle, ce qui fait de cette comédie dramatique un franc succès.

Depuis son tout jeune âge, Octave désire travailler dans la publicité. Il deviendra l’un des meilleurs dans le domaine jusqu’au jour où il remettra en question le bien-fondé de ses actions, de ses publications. Il rencontre alors l’amour, mais il ne se soucie que de lui-même. Enceinte, Sophie annonce à Octave la nouvelle. Cette nouvelle déstabilise grandement le publicitaire qui tombe alors dans un délire narcotique, afin de passer à autre chose. C’est pendant ces moments de sa vie qu’il comprend que la publicité, telle qu’on la connait, détruit le monde.

L’auteur de ce récit a bien raison sur certains points, qu’il explicite de manière choquante dans le film. Les images sont sombres, la musique est dure et les plans sont souvent très rapprochés. Ces détails techniques renforcent l’effet recherché par le réalisateur: nous faire réagir, en nous sortant de notre zone de confort. Ce film fait réfléchir sur certains aspects de la consommation que les grands de ce monde tentent de dissimuler. C’est un film un peu caricatural par moments, mais je crois que Kounen rend la marchandise, avec cette réalisation. Le jeu des acteurs est bon, voire excellent. Notons au passage la remarquable performance de Jocelyn Quivrin (Charlie) qui a mérité le Prix Lumière du meilleur espoir masculin en 2008.

Quant à la bande sonore, elle est délectable. Elle passe en revue tous les genres musicaux, du classique au populaire. Le tempo du film est bien rythmé, les scènes s’enchainent bien. Enfin le fait d’avoir la possibilité de choisir la finale du film, entre la fin défaitiste et la fin utopique, ajoute un petit quelque chose qui rend ce film captivant.

Depuis 2007, le monde de la publicité a bien changé, mais le fondement de « 99 francs » reste le même, tout s’achète et se vend. 99 francs est sombre, mais efficace. Le message socialiste et environnemental passe, c’est certain. Cette oeuvre se présente comme un contre-exemple de ce que les publicitaires doivent et devraient subir dans leur métier, aujourd’hui. La société de consommation actuelle doit évoluer, pour le bien de tous et, plus particulièrement, pour le bien des pays en voie de développement de ce monde.

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