Déjà, en prenant possession de notre chambre, on découvre que notre bateau, c’est le grand luxe. Dans les forums et sur YouTube, j’ai constaté qu’il y a environ une vingtaine de bateaux de croisière qui naviguent sur le Nil. Certains semblent très vétustes et d’autres sont beaucoup plus modernes. Nous avons donc eu toute une surprise lorsque nous avons embarqué sur le navire M/S Concerto II : il est très bien aménagé, récent et propre. C’est en fait l’un des points qui m’avait fait pencher positivement pour la croisière offerte par Vacances Célébritours. Sur leur site Web, au moment d’acheter, il était indiqué que nous allions naviguer sur le M/S Concerto ou équivalent.
Toutes les cabines proposent une porte-patio avec un faux balcon. Une journée sur deux, lorsqu’amarré au port, on voyait ou bien les cabines du bateau voisin, ou bien le majestueux fleuve. Pour sauver de l’espace au quai de Louxor, les bateaux s’amarrent en parallèle les uns sur les autres. Une fois, nous avons traversé 3 ou 4 bateaux avant d’arriver dans le lobby du nôtre. Le seul restaurant du navire est situé à la ligne de flottaison au premier pont et la piscine se retrouve sur la terrasse surplombant l’embarcation. Au dernier pont, il y a une discothèque, bruyante en soirée, selon les dires de quelques passagers. Par chance, notre chambre était située sur le côté opposé du bar, au-delà du lobby central. De toute façon, on dort assez dur, on n’a rien entendu. La cabine n’a rien à envier à celles proposées dans les grands bateaux de croisière caribéennes ou transatlantiques.
Un bémol : l’air climatisé est trop fort dans les espaces communs et dans les chambres, il devait être réglé quelque part entre 18 et 20 °C alors qu’à l’extérieur en après-midi, il faisait 38 °C. Pour atténuer le choc thermique, on devait toujours arrêter l’air climatisé et ouvrir la porte-patio. Autre point faible, l’ajustement était plutôt inexistant dans la cabine : ou bien l’air climatisé fonctionnait à pleine puissance, ou bien pas du tout. Bref, on a du jongler avec la porte-patio et l’interrupteur de l’air climatisé, pour ne pas s’endormir congelé ou en sueur.
Nous avons donc dormi notre première nuit à quai, dans la ville de Louxor.
Jour 5 : La Vallée des Rois
Pour visiter des ruines archéologiques en Égypte, il faut se lever très tôt, pour ne pas subir les grandes chaleurs de l’après-midi. Après le réveil de 5 h, nous avons déjeuné rapidement puis embarqué dans un tout petit bateau à moteur pour la traversée du Nil. Un nouvel autobus ensuite, en direction de la plus célèbre des nécropoles.
La Vallée des Rois, située sur la rive ouest du Nil, est un site archéologique emblématique qui témoigne de la grandeur de l’ancienne civilisation égyptienne. Cette vallée a servi de lieu de sépulture pour de nombreux pharaons de la XVIIIe à la XXe dynastie, entre environ 1539 et 1075 avant J.-C. Parmi les tombes les plus célèbres figurent celles de Toutankhamon, Ramsès II et Hatshepsout.
En arrivant à 7 h tapantes sur le site de la Vallée des Rois, nous avons eu la chance d’arriver parmi les premiers visiteurs, dans l’objectif d’éviter la chaleur des montages et du désert. Même en octobre, les températures diurnes varient entre 25 et 40 degrés Celsius. Les 3 tombes ouvertes au public varient d’une journée à l’autre, en fonction de la conservation et de la restauration de celles-ci. Sur plus de 60 tombes connues dans la Vallée, nous avons donc visité celles de Ramsès III Taousert/Sethnakht et celle de Ramsès IX.
Nous avons commencé notre visite par la tombe de Ramsès III, située le plus loin du stationnement. Dans la première tombe, nous étions presque seuls, alors qu’à la tombe de Ramsès IX, il y avait une énorme foule de visiteurs. Voici un résumé de ce que l’on peut retrouver dans les tombes royales :
- La tombe de Ramsès III est richement décorée de scènes représentant les exploits militaires du pharaon, des divinités égyptiennes, ainsi que des offrandes funéraires abondantes destinées à assurer son passage vers l’au-delà.
- La tombe de la reine Taousert et du pharaon Sethnakht est un complexe funéraire partagé. Cette tombe est franchement remarquable pour son imposante chambre funéraire contenant un sarcophage en quartzite rouge où reposait la reine Taousert.
- La tombe de Ramsès IX présente des inscriptions et des scènes funéraires typiques de l’Égypte ancienne, avec des représentations du pharaon défunt accompagné de divinités bienveillantes, des offrandes funéraires, et des rituels pour assurer sa transition vers l’au-delà.
Temple funéraire d’Hatchepsout
La visite s’est poursuivie ensuite par le temple d’Hatchepsout. La construction se distingue par son architecture audacieuse et innovante, avec ses terrasses superposées et ses colonnes impressionnantes. Il est très joli et majestueux de loin, mais au fur et à mesure qu’on se rapproche, on constate qu’il a été reconstruit sommairement et rénové à de multiples reprises. Aussi, il est pas mal vide à l’intérieur. Nous sommes beaucoup à visiter le temple et il commence à faire chaud, il est tout juste 10 h 30. Ce temple est dédié à la célèbre reine-pharaonne Hatchepsout, l’une des rares femmes à avoir régné sur l’Égypte.
Ensuite, nous avons visité un « authentique tailleur de pierres » des environs; nous avons acheté un petit chat en silex vert et bleu, en couverture de cet article. Je doute par contre de la composition dudit chat, en Égypte les sculptures vendues aux touristes sont souvent fabriquées en résine.
Nous avons terminé notre journée de visites en visitant le temple des millions d’années de Ramsès III situé à Medinet Habou. C’est un complexe de temples dédiés à Amon-Ra et construit pour assurer l’immortalité du pharaon.
C’est le premier temple construit avec un système de portes que nous visitons, et ça ne sera pas le dernier. Les portes des temples égyptiens sont des éléments architecturaux importants qui servent à marquer l’entrée dans différentes parties du temple et à symboliser la transition entre le monde extérieur et le sacré. Elles ont été conçues pour symboliser le passage du profane au sacré et leur décoration était souvent chargée de scènes religieuses, de divinités, de pharaons et d’inscriptions hiéroglyphiques.
Après un court arrêt aux colosses de Memnon, nous sommes revenus sur le navire à 14 heures, juste à temps pour un dîner bien mérité, et le départ de la croisière fluviale. Prochain arrêt, le Temple d’Horus à Edfou, l’arrivée au prochain port est prévue le lendemain matin.
La vie sur le bateau est douce : on alterne entre des épisodes de baignade et de lecture, sur le pont extérieur ou bien dans notre cabine.
Jour 6 : Le Temple d’Horus à Edfou et Kom Ombo
Encore une fois, on se réveille très tôt pour commencer notre journée de visites. Pour rejoindre le prochain temple, ou doit traverser le village d’Edfou en calèche. Des centaines de calèches amènent les touristes au temple, et ce n’est pas de tout repos : la route en terre est très cabossée, ils vont vite et jouent aux autos tamponneuses. Ça hurle, ça crie, mais on traverse peu à peu le petit village. On croise au passage des hordes d’enfants qui se dirigent vers l’école et qui semblent drôlement s’amuser en nous voyant passer à toute allure.
En arrivant au temple d’Horus, j’ai l’impression de revivre mon arrivée à Chichén Itzá au Mexique, il y a du monde partout, et c’est un entonnoir humain jusqu’à la billetterie et le tourniquet. C’est chaotique, mais au moins le Temple d’Horus s’élève devant nous magnifiquement, dans sa forme complète, puisqu’il a été très bien conservé sous le sable.
Le Temple d’Horus à Edfou est un temple égyptien ptolémaïque dédié au dieu faucon Horus, célèbre pour sa préservation exceptionnelle et son architecture impressionnante.
Ensuite, c’est le retour au bateau par les calèches. Honnêtement, j’aurais presque préféré le faire à pied, c’était à un peu plus d’un kilomètre. Même si on avait arrangé le pourboire avec notre guide, le conducteur de la calèche voulait en avoir plus, « pour le cheval ». Qui croire? Après quelques journées en Égypte, on se rend compte que tout le monde demande une pièce, peu importe le service rendu.
De retour sur le navire, nous avons navigué sur l’heure du midi et en après-midi. En fin de journée, visite de Kom Ombo.
Ce temple un peu moins bien conservé est dédié simultanément à deux divinités, Sobek le dieu crocodile et Horus le Grand. Également construit pendant la période ptolémaïque, ce temple se distingue par son double sanctuaire et ses murs richement décorés de reliefs et d’inscriptions illustrant des aspects de la mythologie égyptienne. Ce qui est le plus intéressant, c’est de voir l’évolution de l’écriture hiéroglyphique, marquant la domination grecque de l’Égypte.
Un petit mot sur l’argent comptant et les pourboires
C’est notre tout premier voyage guidé et on ne savait pas que le dollar américain était accepté partout sur notre trajet. Dans tous les autres pays que nous avons visités, on a pour habitude de retirer des devises locales dans les guichets automatiques.
Si vous allez en Égypte dans un tour organisé, amenez beaucoup de dollars américains, ça va être plus simple. En souhaitant faire plaisir aux locaux, on avait décidé de retirer des livres égyptiennes dans un guichet automatique, près du Sphinx. À notre plus grand regret, les prix affichés dans les lieux touristiques sont tous en dollars américains et il a fallu constamment faire les conversions. Bien qu’on avait indiqué à notre guide qu’on allait devoir arrêter ici et là dans un guichet, ça semblait toujours compliqué pour lui de nous accorder un moment arrêt. Après tout, c’est notamment pour lui donner du pourboire.
Il faut donner du pourboire pas mal partout, et c’est notre guide qui s’en occupe. Est-ce qu’on a trop tippé? Pas assez? On ne le saura pas. Bref, prévoyez des dollars américains.
Le vieux souk d’Assouan
En soirée, nous avons fait un tour dans le souk d’Assouan et c’est à ce moment que j’ai remarqué certaines insécurités dans notre groupe. Quelques voyageurs souhaitaient qu’on reste toutes et tous ensemble alors que mon point de vue était qu’en duo ou en trio, on est moins exhubérants qu’en grand groupe. J’ai donc exploré le souk avec un autre voyageur, pour ressentir l’ambiance, les odeurs et le boucan des différentes échopes.
Au courant de l’après-midi, j’avais déjà déambulé dans les allées en solitaire, et c’est à ce moment où on m’a accosté le moins de tout le voyage. Faut dire qu’un jeune homme barbu en jeans/t-shirt sans aucun bijoux, ça n’attire pas vraiment le regard des propriétaires de boutiques et les facilitateurs. Vous savez, ces hommes qui parlent toutes les langues et qui nous font visiter « son magasin »? Évidemment, on sait qu’il n’est pas propriétaire dudit magasin, il est simplement payé à la commission.
Dans le prochain article : la visite du temple de Philae à Assouan, une promenade en felouque et Abu Simbel, la 8e merveille du monde.
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