La nouvelle sonne faux à mes oreilles. On présente la mort d’iTunes comme une innovation, un passage obligé, en invoquant que la célèbre application est rendue désuète. iTunes sera remplacé par 3 applications distinctes, modernes et plus sécuritaires : Musique, Podcast et Télévision.
Ce que je n’aime pas de cette annonce, c’est l’incertitude autour de l’avenir de nos bibliothèques musicales. Nos bibliothèques et listes de lecture constituées au fil des 18 dernières années. Des répertoires construits avec amour, à l’aide de CD que j’avais reçus en cadeau ou de fichiers obtenus de sources diverses.
Depuis l’attrition des réseaux de partage au profit des services de musique en continu, je récolte les CD délaissés par la famille, les collègues et les amis, puisqu’ils ne savent plus trop quoi faire de ces galettes de silicium. Je continue donc d’importer ces « nouvelles » chansons à mon répertoire toujours grandissant, plus tranquillement. Les CD prennent ensuite le chemin de la bibliothèque municipale et le reste est déposé à la friperie.
La synchronisation de mon vieil iPod
Apple souhaite retirer la fonction de synchronisation automatique de la prochaine version de son logiciel Apple Music, sur MacOS. Aucun détail pour la version PC de son logiciel phare.
Le problème est là. Je possède divers iPod et iPhone, tous fonctionnels, de différentes générations. Ils sont utilisés pour différents usages : l’un dans la salle commune, et un vieil iPhone sur mon réveil-matin. J’ai un iPod pour l’autobus et un autre dans le salon. Bref, j’ai récupéré au fil des années différents lecteurs audio de la Pomme, qui se sont transformés en différentes sources musicales. Je les alimente et renouvelle leur contenu à partir de la bibliothèque locale de mon MacBook Pro, à différents moments de l’année.
Techniquement, comment j’alimente cette bibliothèque? À l’aide d’un ancien ThinkPad, qui a un lecteur CD. J’importe ensuite les galettes qui me me tombent sur la main, en MP3 320kbps VBR. Beaucoup de manipulations, vous me direz.
Mettons que j’aimerais bien garder mes fichiers dans iTunes, mes listes de lecture, et la synchronisation automatique avec mes iDevices. Ce qui me chicote également, c’est qu’on ne sait pas si je vais pouvoir continuer d’importer des CD dans ma bibliothèque, avec la nouvelle application Musique. Bref, avec cette mise à jour, je perdrais potentiellement deux fonctions absolument essentielles pour moi : la synchronisation et l’importation des CD.
L’obsolescence programmée dans tout ça?
Apple propose des nouvelles applications plus légères, compatibles avec leurs services de musique en continu. Là où le bât blesse, c’est qu’en retirant iTunes du marché, il détruit potentiellement l’usage de mes anciens appareils.
Oui on « innove », mais en même temps, c’est aussi de l’obsolescence programmée, déguisée… mes anciens appareils fonctionnent encore très bien aujourd’hui en 2019, et je souhaite être en mesure de les synchroniser encore et encore.
Je repense à mon vieil iPhone qui fonctionne encore très bien, et que j’écoute à tous les matins sur mon réveil. Du jour au lendemain, je ne pourrais peut-être plus renouveler la musique téléversée mon téléphone.
Comme ça, tout simplement. Kapout.
Évoluer, puis dépenser 120 $ par année
Le coût de l’évolution, pour moi, représente un abonnement à Spotify Premium ou Apple Music, pour 120 $ par année. Et l’utilisation plus intensive de mes appareils récents.
Je ne sais pas trop quoi penser. Je ne souhaite pas cette évolution. Peut-être que je vais refuser de mettre à jour MacOS, question de conserver iTunes sur mon ordinateur?
Vivre dans le passé, non sécurisé?
Je devrai donc garder une machine plus ou moins « obsolète » avec la toute dernière version d’iTunes, qui sera éventuellement à risque puisqu’elle ne recevra plus les mises à jour de sécurité, pour mes iDevices périmés.
Voilà, c’est décidé.
Bon, je sais quel ordinateur choisir, il me reste qu’une seule machine avec un lecteur CD, c’est le ThinkPad de mon Cégep, un bijou de technologie qui date de 2007.
En écrivant ces quelques mots, j’ai l’impression de tomber dans la catégorie du nostalgique, du retardataire, qui vit dans le passé et qui tient à tout prix à conserver ses CD, ses cassettes et ses vinyles.
La question que je dois me poser maintenant :
Est-ce que que je résiste à ce point au changement, au progrès?
Laisser un commentaire